Ex-Superfast V (2001-2010), désormais GNV Spirit (depuis 2022)
Cap Finistère est un ferry rapide opéré par Brittany Ferries entre 2011 et 2021 sur les lignes reliant Portsmouth à Santander et Bilbao. Construit en 2001 aux chantiers Howaldtswerke-Deutsche Werft de Kiel, Cap Finistère avait été conçu pour les liaisons rapides entre la Grèce et l’Italie pour l’armement Attica. Après sa revente par Brittany Ferries, le ferry assure des services vers les Baléares depuis Barcelone et entre Naples et la Sardaigne pour le compte de GNV.
Son nom est un mélange entre le nom du département du Finistère qui constitue la pointe de la péninsule bretonne et le cap Finisterre, promontoire rocheux situé au nord-ouest de la péninsule ibérique.
M/V Cap Finistère (2010 – 2022) | |
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Le Navire | |
Lancement | 2001 |
Chantier Naval | Howaldtswerke-Deutsche Welt AG, Kiel, Allemagne |
Coût (2010) | 81,50 millions d’€ |
Armateur | Attica (2001-2010) Brittany Ferries (2010-2022) GNV (depuis 2022) |
Affréteur | Superfast (2001-2010) Brittany Ferries (2010-2021) GNV (depuis 2022) |
Lignes pour Brittany Ferries | Portsmouth – Cherbourg-en-Cotentin (2010) Portsmouth – Santander (2010-2021) Portsmouth – Bilbao (2011-2021) |
IMO | 9198927 |
MMSI | 226318000 |
Signe d’Appel | FLSO |
Port d’Immatriculation | Morlaix, Bretagne, France |
Autres noms | Superfast V (2001-2010), GNV Spirit (depuis 2022) |
Caractéristiques Techniques | |
Longueur | 203,90 m hors-tout 185,60 m entre perpendiculaires |
Largeur | 25 m |
Tirant d’eau | 6,8 m |
Tonnage | |
Jauge Brute | 32 768 GT |
Jauge Nette | 13 081 NT |
Poids Mort | 6 515 DWT |
Caractéristiques des Moteurs | |
Moteurs Principaux | 4x Wärtsilä-Sulzer NSD 16 ZAV 40S de 11 520 kW |
Propulsion | 2 hélices à pas variable |
Vitesse | 27,6 nœuds (service) |
Carburant et Consommation | 129t / jour |
Passagers & Fret | |
Capacité Passagers | 856 passagers et 86 membres d’équipage |
Installations Passagers | 224 cabines (858 couchettes) Restaurant du Port Café Salad Bar Planets Bar Belle View Bar Piscine, Salon Film |
Garage | Jusqu’à 700 voitures ou 107 voitures et 107 semi-remorques 1 908 mètres linéaires de garage |
Des ferries rapide pour l’Adriatique
Au début des années 1990, les liaisons maritimes entre la Grèce et l’Italie connaissent un grand succès. Elles sont en effet plus sûres que les routes des Balkans. Cependant, les navires affectés à ces liaisons étaient tous de seconde main et mettaient 35 heures à traverser la mer Adriatique.
Afin d’accroître ses parts de marché, Attica décide alors de construire deux navires neufs, dénommés Superfast I et Superfast II. Capable d’atteindre la vitesse de 27 nœuds, ils sont conçus pour relier Ancône (Italie) à Patras (Grèce) en 20 heures à compter de 1995. Leur mise en service est un succès commercial et dès 1998, la flotte de Superfast est étendue avec deux autres navires alors qu’une nouvelle ligne est ouverte depuis Patras vers Bari (Italie).
Une paire pour renforcer la flotte Superfast
Face au succès de Superfast, ses concurrents ANEK et Minoan Line introduisent à leur tour des ferries rapides entre l’Italie et la Grèce. Afin de préserver son leadership, Superfast commande dès 1999 deux autres paires pour remplacer ses quatre premiers bateaux. D’un design similaire aux Superfast III et IV, les quatre nouveaux navires sont néanmoins allongés de 10 mètres.
La construction de Superfast V débute à Kiel le 29 juin 1999 et avance rapidement, permettant sa mise à l’eau le 11 mars 2000. Cependant, des retards dans la finalisation de ses aménagements contraignent le chantier à repousser sa livraison de juillet à l’automne 2000. Un nouvel incident – concernant cette fois la motorisation – survient durant les essais en mer, le 25 août 2000, et repousse une nouvelle fois la livraison au printemps 2001.

Finalement, Superfast V est livré à son opérateur le 5 avril 2001 qui l’engage à compter du 12 avril sur sa ligne reliant Patras à Ancône. Début 2002, Superfast V est modernisé aux chantiers Llyod de Bremerhaven.
Un succès contrarié
À la fin des années 2000, Superfast Ferries entre dans une phase de difficultés financières. La mise en service de 12 navires en moins de 10 ans grève les comptes de la compagnie, alors que la concurrence s’est également dotée de ferries rapides. Afin de préserver Superfast Ferries, ses dirigeants sont contraints de revendre dès 2006 ses activités d’Europe du Nord lancées cinq ans plus tôt.
Ces ventes ne suffisent pas à redresser les comptes et la compagnie est donc contrainte de mettre en vente la paire de 2001. Le 17 décembre 2009, Brittany Ferries annonce l’acquisition de Superfast V pour 81,5 millions d’euros. Avec ce nouveau navire, l’armement ambitionne de développer la ligne Portsmouth – Santander.
Superfast V assure sa dernière traversée dans la mer Adriatique le 11 février 2010, au terme de laquelle il est remis à Brittany Ferries. Le 16 février 2010, le ferry est renommé Cap Finistère. Cap Finistère arrive aux chantiers ARNO de Dunkerque le 24 février 2010, après avoir réalisé des essais d’accostage à Cherbourg et Portsmouth. Il est repeint dans la livrée de Brittany Ferries et adapté aux besoins de sa nouvelle affectation.
Cap Finistère, le fer de lance de la stratégie espagnole de Brittany Ferries
La première traversée de Cap Finistère pour Brittany Ferries a lieu le 22 mars 2010. Ses aptitudes de vitesse sont utilisées pour proposer deux allers-retours hebdomadaires entre Portsmouth et Santander en à peine 24 heures. La liaison concurrente, opérée par P&O Ferries, met alors 36 heures pour relier Portsmouth à Bilbao. En complément de ses traversées vers l’Espagne, Cap Finistère opère deux allers-retours entre Portsmouth et Cherbourg par semaine, se substituant partiellement à Barfleur qui est désarmé durant l’été 2010.


Ce nouveau service permet une augmentation substantielle des volumes de fret et de passagers transportés entre la Grande-Bretagne et l’Espagne par Brittany Ferries, au détriment de P&O Ferries. P&O Ferries prend ainsi la décision de fermer sa ligne à la fin-septembre 2010.
Le 24 septembre 2010, Brittany Ferries annonce la reprise de la ligne Portsmouth – Bilbao et la création d’un troisième aller-retour entre Portsmouth et l’Espagne pour l’été 2011. En amont de ce service, Cap Finistère visite pour la première fois Bilbao le 13 octobre 2010.
Un succès commercial pour Brittany Ferries
Durant l’hiver 2010-2011, Cap Finistère bénéficie d’une modernisation réalisée à Gdańsk pour finaliser les travaux d’adaptations aux besoins de Brittany Ferries entamés l’année précédente. À cette occasion, il perd les hublots situés au niveau des ponts garages sur ses flancs. Le 29 mars 2011, Cap Finistère assure sa première rotation entre Portsmouth et Bilbao. Deux rotations par semaine sont prévues, avec une escale à Roscoff sur le départ du dimanche de Portsmouth soir pour la relève de l’équipage. Un aller-retour vers Santander complète le programme. En revanche, les traversées entre Cherbourg et Portsmouth sont supprimées.


La fréquentation des lignes Grande-Bretagne – Espagne augmente au point que Cap Finistère peine à répondre à lui seul à la demande. À compter de l’été 2014, une traversée hebdomadaire est créée et assurée par Étretat, affrété dans cet objectif. L’année suivante, une septième rotation est créée, cette fois-ci couverte par Baie de Seine.
Le défi de la transition énergétique de Cap Finistère
Dès 2013, Brittany Ferries envisage le remplacement de Cap Finistère par un navire tout aussi capacitaire mais plus économique. En effet, la vitesse de 27 nœuds ne peut être atteinte qu’au prix d’une consommation importante de carburant et des coûts de maintenance élevés. Cependant, en attendant la réception d’un nouveau ferry, Brittany Ferries doit le mettre en conformité avec les nouvelles normes d’émission de souffre, qui entrent en vigueur le 1er janvier 2015.


De ce fait, en janvier 2015, Cap Finistère se rend aux chantiers Astilleros de Santander pour être équipé d’épurateurs de fumée. Contrairement à Mont-St-Michel, qui est de la même génération, Cap Finistère se contente d’épurateurs à boucle ouverte. Les eaux utilisées par la dépollution sont ainsi directement rejetées à la mer.
Le 25 juin 2015, Jean-Marc Roué officialise les projets de remplacement de Cap Finistère par une nouvelle unité, moins rapide mais aux coûts d’exploitation plus modérés. La compagnie s’intéresse alors à la plateforme E-Flexer développée par Stena Line, qui promet une capacité similaire à Cap Finistère pour des coûts d’exploitation réduits mais au prix d’une vitesse maximale de 22 nœuds.


Un premier E-Flexer est commandé en 2017, afin de remplacer Baie de Seine à l’issue de son affrètement. Satisfait de ce compromis, Brittany Ferries annonce le 22 mai 2018 la commande d’un second navire de cette famille pour remplacer Cap Finistère, avec une livraison annoncée au printemps 2022.


Cap Finistère, un pilier durant la pandémie de Covid-19
La pandémie de Covid-19 affecte peu le service de Cap Finistère. Malgré les restrictions de voyage mises en place par les gouvernements, le ferry poursuit ses rotations entre la Grande-Bretagne et l’Espagne durant tout le printemps 2020, mais sans transporter de voyageurs après le 21 mars 2020. Le 12 avril 2020, Cap Finistère se déroute à la demande des autorités françaises pour porter assistance à un plaisancier confronté à une avarie sur son voilier.


En décembre 2020, Cap Finistère entame un arrêt technique programmé d’une durée de trois mois. Cependant, il reprend du service de manière anticipée le 18 janvier pour assurer une traversée hebdomadaire entre Cherbourg et Rosslare ainsi que les traversées Bilbao – Rosslare d’ores-et-déjà programmées pour être assurées par Connemara. Il reprend ensuite son service sur les lignes reliant Portsmouth à l’Espagne, pour une dernière saison.


GNV Spirit dans la Méditerranée
Le 31 octobre 2021, Cap Finistère assure sa dernière traversée vers Portsmouth pour Brittany Ferries, à l’issue de laquelle il est désarmé dans le port du Havre. Sa vente à l’armateur italien GNV est annoncée le 13 janvier 2022.
Renommé GNV Spirit, le navire quitte le Havre le 17 février 2022. Après un arrêt technique de quelques semaines, il entame son service le 15 avril 2022 sur la ligne Civitavecchia (Italie) – Tunis (Tunisie) avant d’être transféré sur les lignes Valence (Espagne) – Palma (Île de Majorque, Espagne) et Barcelone – Baléares pour la saison estivale. À compter de la saison 2024, GNV Spirit est affecté à la ligne Naples – Palerme.

Sources
- « Cap Finistère Ship Information ». In Brittany Ferries, , 2015. [consulté le 06 septembre 2015]. Disponible sur www.brittany-ferries.co.uk ;
- « M/F Cap Finistère ». In The Ferry Site, , 2015. [consulté le 06 septembre 2015]. Disponible sur www.ferry-site.dk ;
- « Transbordeur Cap Finistère ». In Marine Marchande Française, , 2008. [consulté le 06 septembre 2015]. Disponible sur www.cargos-paquebots.net.
- « MV GNV Spirit – Past and Present ». In Dover Ferry Photos Forum, , 2024. [consulté le 2 mai 2025]. Disponible sur www.doverferryphotosforums.co.uk
- « GNV Spirit ». In Wikipedia, , 2025. [consulté le 2 mai 2025]. Disponible sur fr.wikipedia.org.
- « Superfast Ferries ». In Wikipedia, , 2025. [consulté le 2 mai 2025]. Disponible sur fr.wikipedia.org.
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